Recherches

Mes études en anthropologie à la Sorbonne (Paris V -R. Descartes) ont résonné avec ma curiosité dans l’être humain et avec la possibilité d’apprendre et de comprendre. Depuis lors, cette passion pour la recherche en anthropologie ne m’a jamais quittée.

Je me suis d’abord intéressée aux réseaux d’immigration clandestine qui passent par la Turquie pour entrer en Europe. Sur mes terrains à Istanbul entre 2002 et 2004, l’immigration clandestine n’était pas encore un sujet d’actualité. Pourtant, pendant deux ans, je me suis intéressée à la manière dont les migrants avaient besoin de se réapproprier leur corps afin de résister à tous les rapports de pouvoir qui s’exercent sur eux lors de la traversée de pays en pays, à la recherche sans fin d’équilibre et de liberté. Etre africain à Istanbul a retracé tous ces parcours de vie.

Je me suis ensuite engagée auprès des migrants à Paris en tant qu’assistante sociale, ensuite j’ai souhaité avoir plus de responsabilités, en tant que responsable administratif et financier, puis en tant que chargée de projets afin d’agir pour apporter des solutions concrètes.

Parallèlement, j’ai continué mes recherches sur le corps. En 2008, j’ai découvert le yoga. Dès la porte franchie du centre Sivananda à Paris, mes sens étaient en alerte grâce à la mise en mouvements, au lieu apaisant dans le tumulte de la ville, aux chants de mantras et à la cuisine ayurvédique qui ont éveillé mon cœur d’ethnologue.

Par la pratique, j’ai développé un autre rapport à mon corps et remis en question mon approche théorique du corps. La graine de mes recherches sur le yoga était semée et elle a germé, après mon installation en Suisse où j’ai pu poursuivre cette aventure avec une thèse en sciences sociales et politiques à l’Université de Lausanne.

Ma thèse, sous la direction du Professeur R. Rousseleau, m’a amenée à réaliser de nombreux terrains en France, en Suisse romande et en Inde. De 2013 à 2018, j’ai rencontré plus d’une centaine de pratiquants et de professeurs de tous horizons, français, suisses, indiens. La richesse des itinéraires de pratiques était telle que je n’ai pas voulu limiter mon analyse ni à un courant spécifique de yoga (Sivananda, ashtanga, Iyengar, etc.), ni à une dimension spécifique (historique, politique, sociologique, philosophique, spirituelle, corporelle ou thérapeutique).

J’ai cherché à comprendre comment et pourquoi par l’apprentissage du yoga, les pratiquants changent ou non leur rapport à leur corps et quelles sont les conséquences sur leur mode de vie en termes de rapport aux autres, à l’alimentation, à l’environnement, à la santé, à la spiritualité. Cette recherche a fait l’objet d’un ouvrage intitulé Du souffle au corps. Apprentissage du yoga en France, en Suisse et en Inde, publié en décembre 2019 aux éditions L’Harmattan et de plusieurs articles et chapitres en français et en anglais.

Depuis 2018, je continue à approfondir mes recherches sur le yoga, tout en développant un nouvel axe de recherche sur la méditation en lien avec le cancer.

Parallèlement, j’ai construit des passerelles interinstitutionnelles, interdisciplinaires grâce à des collaborations scientifiques au sein de plusieurs unités de recherches de l’Université de Lausanne, en sciences sociales et en sciences des religions, et avec les Hautes Ecoles, mais aussi à l’international avec des chercheurs de l’Université de Montpellier, de Durham en Grande Bretagne, de René Descartes à Paris ou de Paul Valéry, Montpellier III.

Enfin, j’ai à coeur de rendre accessibles les recherches les plus abouties et les plus récentes au grand public, à travers des conférences destinées à des pratiquants et professeurs de yoga et de méditation.

J’interviens aussi sur demande dans les médias (radio ou presse écrite).